Située chronologiquement dans la période allant de 1947 à 1975, la décolonisation a impacté négativement le paysage politique en Europe occidentale. Elle a aussi renforcé de manière indirecte la puissance croissante des deux Supergrands (les États-Unis et la Russie). Leur développement ne s’est pas axé en effet, sur l’impérialisme colonial. La décolonisation s’est déroulée de manière très hétérogène en fonction des pays et des empires coloniaux.
Des systèmes aux racines identiques : décolonisation française et britannique
Quand on évoque les décolonisations française et britannique, on se rend à l’évidence qu’elles sont le résultat de causes similaires. Dans les deux cas, le système colonial tirait profit des peuples colonisés. Cela sans accomplir en contrepartie, sa mission de transfert de connaissances et de civilisation.
S’il faut remarquer que les volontés indépendantistes des états colonisés remontaient à l’époque même de la colonisation, force est de constater que c’est la 2e Guerre Mondiale qui créera les conditions favorables à leurs revendications. Elle a d’ailleurs précipité l’effondrement des empires coloniaux. Elle a été le terrain fertile pour la montée en puissance des nationalismes indigènes.
Différences de stratégies : décolonisation française et britannique
Si les décolonisations française et britannique sont basées sur des systèmes aux racines identiques, il convient de souligner que leurs stratégies de déploiement ont été différentes. En effet, le problème de la colonisation n’a pas été abordé sous le même angle au niveau des deux pays.
Les Britanniques ont opté pour une décolonisation en souplesse. Plutôt que de se laisser arracher l’indépendance par leurs colonies, ils ont préféré organiser eux-mêmes, le cadre d’expression et de réalisation de cette indépendance. Cette stratégie a surtout été motivée par le souci d’éviter des troubles. Cela en lien avec le changement de régime et l’installation du communisme. Elle prend également source dans la préservation des droits des minorités ethniques et des intérêts britanniques. Cette indépendance en douceur a permis la création du Commonwealth. Ce qui permet aujourd’hui aux Britanniques de maintenir d’étroits liens économiques et culturels avec leurs anciennes colonies.
Contrairement aux Britanniques, la France n’a pas mené en douceur, le processus de décolonisation. Initialement, il était même question de redéfinir la politique coloniale française. Le Général de Gaulle travaillera au cours de ses mandats à la sauvegarde de l’influence française au niveau des colonies. Malheureusement, la Guinée en tant que précurseur, ouvrira le bal des indépendances en 1958. Elle sera suivie par tous les États africains autonomes et Madagascar qui proclameront leur indépendance entre 1959 et 1960.
Des résultats différents issus de stratégies différentes
La stratégie britannique a permis une décolonisation en douceur. Elle a également contribué à maintenir des relations équilibrées et pérennes entre l’Empire britannique et ses anciennes colonies. Toutefois, dans certains cas (Inde et Kenya), la violence n’a pas pu être évitée. Mieux, le Commonwealth a perdu au fil des ans son importance. Cela en raison de la progressive prédominance des intérêts américains sur ceux britanniques.
Du côté français, la stratégie de décolonisation a débouché la plupart du temps sur des remous. Mais aussi des conflits dont les traces sont encore présentes aujourd’hui. Les épisodes violents de la décolonisation de l’Indochine, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie en sont la preuve. C’est uniquement en Afrique Noire et à Djibouti que le démantèlement de l’empire colonial français s’est fait dans la sérénité. Si la décolonisation française a été douloureuse tant pour la métropole que pour les colonies, c’est surtout à cause du manque de réalisme des autorités françaises.
